Sunday, August 4, 2013

Égypte - Les anti-Morsi jouent la carte nationaliste



1 août 2013 | Agence France-Presse | Actualités internationales



Le Caire — «À bas l’occupation des Frères musulmans », « 30 juin, jour de la Libération », triomphent les graffiti au pied de la statue d’Oum Kalsoum, voix du patriotisme égyptien et arabe. Les vainqueurs de la rébellion anti-Morsi jouent la carte du nationalisme en assimilant les islamistes à une puissance étrangère.

Ce climat, qui vire volontiers au chauvinisme, en particulier envers les Palestiniens et les Syriens, indistinctement soupçonnés d’être des agents dormants islamistes, inquiète de rares figures intellectuelles, inaudibles dans la fanfare de louanges à l’armée.

« Ils ont justifié le coup d’État par la volonté de sauver le pays de l’enfer de la guerre civile, mais au bout de quelques jours, ils attisaient la guerre sociale par un discours raciste qui dépasse en ignominie le maccarthysme de l’Amérique des années 1950 », écrivait la semaine dernière l’éditorialiste Waël Qandil dans le quotidien indépendant Al-Chourouq.

«Racisme social»

« Ils ont affirmé avoir renversé le premier président élu de l’histoire de l’Égypte pour empêcher l’effusion de sang et préserver les vies, mais en quelques jours ils en ont fauché davantage que l’Égypte n’en a perdu en une année entière », déplorait-il.

Avant même les 82 tués des affrontements de samedi au Caire, 81 civils et un policier, le commentateur s’insurgeait contre « un racisme social fanatique alimentant un discours qui nie la citoyenneté et l’humanité d’un grand nombre d’Égyptiens, pour en faire des ennemis à liquider ».

Les autorités de transition ont rejeté la responsabilité de ce bain de sang sur les Frères musulmans, le mouvement du président déchu Mohamed Morsi, et ordonné mercredi à la police de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour démanteler leurs deux campements de protestation au Caire. Amnesty International a dénoncé dans un communiqué cette décision, qualifiée de « recette pour une catastrophe ».

La seule charge officiellement retenue contre M. Morsi, placé au secret par l’armée depuis sa destitution le 3 juillet, porte sur les circonstances de son évasion de prison à la faveur de la révolution qui a emporté son prédécesseur Hosni Moubarak en 2011. Il est accusé de complicité d’opérations meurtrières imputées au mouvement islamiste Hamas, branche palestinienne des Frères musulmans, au pouvoir à Gaza.

Un tribunal a statué le 23 juin que le Hamas et le Hezbollah chiite libanais étaient impliqués dans cette évasion massive, une procédure qui a suivi son cours malgré la chute du régime Moubarak et l’élection de M. Morsi.

Les médias égyptiens fourmillent de « révélations » invérifiables sur la participation en force de membres du Hamas aux manifestations pro-Morsi et à la guérilla qui fait rage dans la péninsule du Sinaï, frontalière de la bande de Gaza et d’Israël.

 
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